01 Juin Stéphanie Leblanc Hervy, l’ex-directrice marketing a succombé à l’appel de la vague
“Ce qui a guidé ma vie et qui fait que j’en suis là aujourd’hui, c’est Barcelone”, affirme Stéphanie Leblanc Hervy. C’est dans cette ville espagnole que l’ancienne directrice marketing d’une grande agence publicitaire, originaire de Biarritz, a succombé au chant du surf. Ce sport l’a ensuite amené à la peinture, à laquelle elle consacre maintenant la majeure partie de son temps.
La Française va enfin, après des années de travail, pouvoir présenter ses œuvres, puisqu’elle organise sa toute première exposition à partir du vendredi 1er juin au Glasshouse Coffee à Chelsea.
L’appel de la vague
Née dans une famille de cavaliers, Stéphanie Leblanc Hervy est déjà fascinée par le surf dès son plus jeune âge. Alors que ses parents étaient plutôt des amoureux de la campagne, elle n’avait d’yeux que pour la mer. “Je me souviens encore, petite, avoir regardé le championnat du monde en 1988 à Lacanau, c’était pour moi un rêve. J‘ai toujours dit que quand je serai grande je surferai, et je l’ai fait ». C’est en effet à 28 ans qu’elle débutera la pratique de ce sport.
Mais d’abord, elle part étudier en Angleterre à Leeds en Erasmus, avant d’intégrer une école de marketing à Londres. Par la suite, Stéphanie Leblanc Hervy rentre en France et est engagée chez Saatchi & Saatchi, la prestigieuse agence de pub, où elle y passera un an, avant de rejoindre Barcelone pour le poste de directrice marketing d’une compagnie d’assurance américaine.
La ville espagnole, où elle habitera pendant 15 ans entre 1999 et 2014, va bouleverser sa vie. “J’y ai commencé le surf en 2002. La première fois, je pensais que ce ne serait pas possible à mon âge et quand j’ai vu qu’il y avait des gens à l’eau, je me suis lancée ». Stéphanie Leblanc Hervy décide ensuite de glisser sur d’autres vagues. Elle fait ainsi un stage en Guadeloupe, où elle rencontre un “shaper” (artisan qui fabrique les planches de surf, NDLR) qui deviendra ensuite un de ses meilleurs amis.
Il lui confectionne une planche avec laquelle elle repart en Espagne, et c’est là que tout commence véritablement. La surfeuse s’inscrit sur les forums internet pour essayer de rencontrer des amateurs, elle apprend à lire les plans isobariques (prévisions météorologiques, NDLR) afin de connaître le meilleur moment pour aller surfer. Rien ne la freine. “Tous les jours avant d’aller au boulot, j’attendais sur la plage le lever du soleil, je prenais ma planche et j’allais à l’eau », se souvient-elle en souriant.
Surfer en direction de l’art
A 30 ans, l’arrivée de son premier enfant marque un tournant dans sa vie. Elle continue à travailler mais avec un emploi du temps presque de free-lance. La jeune femme ouvre alors les yeux. “Je me suis dit que j’avais envie de surfer davantage, donc j’ai quitté mon entreprise en 2010. J’avais vraiment envie de faire un truc artistique”.
C’est à ce moment qu’elle commence à peindre, elle s’inscrit alors dans une école d’art à Barcelone où elle fait six heures de cours par semaine. Elle y apprend des techniques sur différents supports, à travailler les couleurs, les textures. Elle fait aussi du nu et des natures mortes. “C’était un peu moins excitant mais il fallait passer par là”, dit-elle en s’amusant.
Cet apprentissage déclenche en elle quelque chose.C’est alors que son mari est muté dans la capitale anglaise. A Londres, la peinture prend une nouvelle dimension : Stéphanie Leblanc Hervy veut s’y consacrer davantage.
La peinture a jeu égal avec le surf
C’est chez elle à Londres, dans sa petite véranda, que l’artiste crée. Son inspiration ? Le surf bien évidemment, qu’elle dessine sur ces toiles en s’inspirant d’images qu’elle trouve sur Instagram, dans son téléphone ou de moment vécus aux quatre coins du monde sur sa planche. D’ailleurs, le flot des vagues lui manque souvent mais elle parvient à retourner tous les mois à Biarritz.
Ses dessins, qu’elle présentera à Chelsea à partir du vendredi 1er juin, représentent des surfeurs sur la mer, surtout des femmes. “Cela me plaît plus car il y a une grâce, une féminité et c’est plus sympa à réaliser artistiquement alors que pour un homme qui surfe, le trait est plus radical”. Elle a aussi imaginé une collection de peintures sur bois avec des ailerons de planche de toutes les couleurs.
Que ce soit encre sur papier, feutre poska sur papier, aquarelle ou peinture à huile sur bois, Stéphanie Leblanc Hervy teste sans arrêt de nouvelles idées. Récemment, elle a eu envie de s’atteler aux portraits. “Cela me fascine alors j’apprends au maximum, je prends des cours avec une professeur de la célèbre école d’art, la Central Saint Martins, mais il faut encore que je trouve mon style”.
Elle l’affirme : “Londres est capitale pour moi, tout se passe ici et cela compense ma frustration de ne pas surfer”. Mais d’un certain côté, la Française se dit heureuse d’être ici, car “si j’étais à Biarritz ou Barcelone, je serais peut-être plus tentée de surfer que de créer”.